Face aux nouvelles manifestations des gilets jaunes prévues ce samedi un peu partout en France et notamment en Corrèze, ce n’est pas la mobilisation sans précédent des forces de sécurité qui permettra de sortir de la crise.

C’est par un vrai dialogue, par la prise en compte des revendications légitimes que l’on retrouvera un pays apaisé.

On ne peut que partager le sentiment d’injustice, d’abandon, ressenti par les habitants des territoires ruraux comme le nôtre, où les services publics se désagrègent alors que le revenu moyen y est plus faible et les contraintes plus fortes que dans les métropoles.

On voit bien que le refus du dialogue pratiqué par le gouvernement a élargi le sentiment de révolte aux lycéens, aux agriculteurs, à des professionnels de la justice, de la santé… Mais ce refus du dialogue ne justifie pas les violences : nous les condamnons fermement, d’où qu’elles viennent. Et chacun sait qu’elles viennent principalement de purs casseurs infiltrés parmi les gilets jaunes et parfois d’activistes extrémistes.

Le mouvement des gilets jaunes s’est construit sur les aspirations à l’égalité, les attentes légitimes concernant le pouvoir d’achat, la volonté d’avoir une vie meilleure. Il est marqué aussi, inévitablement sans doute puisqu’il est largement spontané, par des contradictions et parfois des excès. Cette nouvelle forme de mobilisation nous interroge parce qu’elle est née en dehors des cadres traditionnels que sont les syndicats et les partis politiques, ce qui appelle d’ailleurs à une remise en question des pratiques et de la participation des citoyens à la prise de décision.

Elu par une majorité de Français en 2017, le président de la République ne doit pas oublier que son premier devoir est de rassembler les Français. S’il dispose d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, celle-ci ne donne pas le droit d’écraser les plus faibles. Depuis son élection, les avantages accordés aux très riches, notamment par la suppression de l’ISF, sont insupportables pour les plus modestes qui ont eu à subir un effort supplémentaire par des mesures injustes fiscalement et socialement.

Pour sortir de cette crise et répondre à la colère, les socialistes, par l’intermédiaire de leurs parlementaires, ont présenté des propositions concrètes pour plus de justice et d’égalité :

1- Rétablir l’impôt de solidarité sur les grandes fortunes (ISF) ;

2- Annuler la hausse des taxes prévue en 2019 sur les carburants, le fioul domestique et le gaz (c’est fait) ;

3- Créer une nouvelle version du chèque énergie (+25% pour la porter de 227 à 355 €) incluant une composante carburant et élargi aux 8,5 millions de personnes qui n’ont pas accès aux transports en commun ;

4- Augmenter la prime d’activité afin de faire progresser les revenus les plus modestes ;

5- Indexer les retraites de base sur l’inflation ;

6- Limiter la hausse de la CSG aux seules pensions équivalentes à plus de 3 000 € par mois pour un retraité célibataire ;

7- Renforcer les compétences du Conseil national de la transition écologique, qui évalue l’impact de la fiscalité écologique sur les Français selon les revenus et qui crée un indicateur de partage de l’effort en matière de transition énergétique ;

8- Financer ces mesures par la restauration de l’ISF et par une augmentation de la fiscalité sur les dividendes des actionnaires.

 

Par conséquent :

Nous réaffirmons que le Président de la République, le Premier Ministre et leur majorité  doivent entendre ce qui se passe dans le pays et la colère de ces Françaises et de ces Français pour qui la fin du mois commence le 15 du mois et pour les territoires qui se sentent éloignés de la République et des services publics. Nous devons aussi avoir conscience que la transition écologique, pour être acceptée et développée, doit permettre la réduction des inégalités en conciliant le progrès social et économique avec l’exigence environnementale.

Nous appelons à la responsabilité pour que les nouvelles manifestations se déroulent pacifiquement. Depuis trois semaines, si la plupart des gilets jaunes ont manifesté pacifiquement, notamment en Corrèze, on assiste pourtant à une augmentation croissante des dégradations et des violences, que nous condamnons avec la plus grande fermeté.

Le gouvernement doit faire en sorte d’assurer la sécurité des biens et des personnes, de permettre aux acteurs économiques d’exercer leur activité dans cette période cruciale, en particulier pour le commerce et aux journalistes de pouvoir faire leur travail.

Si nous comprenons la colère, nous savons que les forces de l’ordre, en première ligne pour garantir la sécurité de nos concitoyens, ont une mission parfois délicate. Elles n’ont pas à être prises pour cibles par des extrémistes.

▪ Enfin, nous rappelons que dans notre démocratie, le dialogue se révèle toujours la voie de l’apaisement et des solutions pour sortir d’un conflit ou d’une crise. C’est à cette condition que nos concitoyens pourront ressentir de la part de nos gouvernants qu’ils sont vraiment respectés en tant que Citoyens.

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