Jamais il n’y avait eu autant de participants à la Fête de la Rose en Corrèze (près de 350). Pour ce rassemblement annuel organisé par la fédération départementale du PS, le précédent record remontait à 2015, quand Stéphane Le Foll était venu s’adresser aux militants et sympathisants à Chamboulive en 2015.

Si l’affluence était nettement plus importante que d’habitude, le dimanche 23 septembre à la salle de l’Auzelou à Tulle, c’est que François Hollande faisait son retour à une Fête de la Rose corrézienne après sa dernière participation en 2011 à Clergoux.

L’autre invitée de marque était Ségolène Neuville, ancienne secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, vice-présidente du Conseil départemental des Pyrénées Orientales et Première secrétaire fédérale du PS de ce département.

350 militants et sympathisants pour la Fête de la Rose 2018 à Tulle en présence de François HOLLANDE et de Ségolène NEUVILLE

François Hollande a balayé les conjectures sur sa candidature à un nouveau mandat : en tant qu’ancien chef de l’Etat, « mon devoir est de fixer les grands enjeux, sans rechercher un suffrage ou une faveur qui n’ont aujourd’hui aucun sens », a-t-il dit. Il a aussi évoqué la situation internationale, avant d’en venir à l’Europe puis à la France.

L’ancien chef de l’Etat a décrit « un monde en profond désordre, comme jamais depuis la fin de la seconde guerre mondiale ». Désordre lié au réchauffement climatique et à la montée du populisme, a-t-il rappelé. « Et le chef du populisme à l’échelle du monde a un nom : c’est Donald Trump. Son seul critère, c’est le dollar, c’est l’argent, la richesse. Il casse tout, il brise tout. Il détruit l’ordre international. À partir de là, c’est la démocratie qui risque d’être la principale victime et l’Europe en particulier ».

S’agissant de l’Europe, François Hollande a déploré ses divisions, surtout concernant ses valeurs démocratiques. Évoquant le Brexit, il a plaidé pour que, parmi les 27 pays membres de l’Union européenne, « quelques-uns », s’appuyant sur le couple franco-allemand, aillent « beaucoup plus fort et beaucoup plus vite. Sinon nous allons nous perdre et perdre l’Europe ».

À propos de la France, l’ancien chef de l’Etat a dit son inquiétude : « Si ce pouvoir-là échoue, et c’est possible en raison des décisions injustes qu’il prend, des comportements excessifs ou de l’absence de résultats, qui sera là pour le rendez-vous démocratique, qui peut prendre la place ? »

Dénonçant dans l’extrême-droite un parti qui « utilise toutes les peurs, tous les rejets », il a aussi vivement critiqué l’attitude de Jean-Luc Mélenchon. « Une société ouverte, l’Europe, une conception démocratique, des débats, ce n’est pas un chef qui s’institue et qui vient faire la leçon, qui vient écraser tout et s’écrase quand il est devant le chef de l’Etat. Les insoumis soumis à Jean-Luc Mélenchon ne veulent pas seulement détruire le Parti socialiste, mais aussi le Parti communiste, les Verts, pour être sur une position qui n’est pas une position d’alternance, ni même d’alternative. C’est formidable pour un pouvoir d’avoir un opposant comme celui-là, à la fois en fracas et en peau de lapin. C’est l’idéal, c’est ce qui permet de survivre ».

Plaidant pour « la création d’une force socialiste à l’échelle de la France, de l’Europe et du monde, une force sociale-démocrate qui sera là pour avoir une pensée claire », François Hollande a souligné : « Les gens ne viendront pas s’ils ne vous entendent pas, si vous n’avez pas une idée forte qui peut leur redonner espoir ».

Ségolène Neuville a elle aussi décrypté la politique d’Emmanuel Macron : « Le RSA, c’est un peu moins de 11 milliards d’euros. Le budget de la Sécurité sociale, c’est 500 milliards. Il faut que l’on cesse de nous parler de pognon de dingue et de ce déséquilibre budgétaire pour ce qui est en réalité l’aide aux plus démunis ».

L’ancienne secrétaire d’Etat a fait en outre remarquer : « La désindexation des pensions de retraite, des APL, des prestations familiales fera économiser 8 milliards à l’Etat ; autant de pouvoir d’achat en moins pour ceux qui en ont le plus besoin. Tiens, 8 milliards ? C’est le coût du plan pauvreté. Ce plan pauvreté, c’est de la com ! »

Avant ces interventions, Bernard Combes, Maire de Tulle, appelant au rassemblement de la gauche, a raillé les propos du Président de Corrèze Demain, association de droite : « Claude Nougein vit toujours un peu dans le passé, à savoir les années 70. A leur récent congrès, il a évoqué « l’union Brejnev » agitant la menace d’un « ennemi » à combattre aux prochaines municipales, en parlant de l’union des socialistes et des communistes comme celle qui dirige la municipalité de Tulle. Qui connaît encore Brejnev ? Vous imaginez le retard à l’allumage de Monsieur Nougein ? ». En contrepoint de la politique menée depuis 2017, il a terminé son discours par un rappel judicieux des propos de Michel Rocard prononcés l’ancienne salle de l’Auzelou en 1987 « je ne peux concevoir un développement qui abandonnerait sur le bord du chemin des femmes et des hommes, voire des pans entiers de notre production ou des régions entières de notre territoire ».

Il a été suivi au pupitre par Paul Roche, qui effectuait sa première rentrée politique en tant que Premier secrétaire fédéral du PS en Corrèze. Après avoir salué et remercié les militants présents, il a resitué le contexte du bilan de François Hollande : « J’ai envie de dire que pour un certain nombre d’esprits chagrins, la politique en direction des plus fortunés que l’on connaît depuis 2017, montre bien de quel côté s’est situé le quinquennat de François Hollande » tout en égratignant la politique du gouvernement Macron-Philippe « Nous avons aujourd’hui une majorité gouvernementale qui oublie la majorité de la population, et un député de la majorité en Corrèze qui passe plus temps à se constituer un album photo Panini de ses visites qu’à porter les dossiers corréziens.» Il a poursuivi en fixant le cap des prochains mois avec le travail thématique et la préparation des prochaines échéances « nous devons regarder quel est l’état de nos forces et comment on peut accompagner celles et ceux qui souhaitent continuer, celles et ceux qui souhaitent prendre des responsabilités et faire émerger des talents » Il a conclu en souhaitant un nouveau départ « c’est ici à Tulle que tout a commencé, c’est ici à Tulle qu’aujourd’hui tout peut et doit recommencer ! ». La matinée s’est poursuivie par un repas convivial autour des invités du jour et de militants remotivés.

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